Essai de l'Avinton
Lors de l'Iron Biker du mois de juin, j'ai essayé deux versions de l'Avinton, LA moto française. Comment ? Vous ne connaissez pas Avinton ? Certes, on n'en voit pas tous les jours, ni dans la rue, ni chez le concessionnaire du coin. Avant de vous donner nos impressions sur cette machine, revenons donc sur sa genèse.
Un peu d'histoire
L’ancêtre,ou plutôt, la maman de l'Avinton, c'est la Wakan, marque créée par Joël Domergue en 1999. Les premiers modèles sortent en 2006, 2008 en France, avec une production limitée. Il faut dire que la machine est très exclusive, tant par sa conception, sa réalisation, et par voie de conséquence, par son prix. Fin de l'aventure Wakan en 2011, mais une nouvelle équipe reprend le projet : c'est désormais Avinton qui produit et fait évoluer cette moto.
Muscle bike
Avinton présente sa moto comme une muscle bike, l'équivalent des muscle cars américaines, vous savez (ou pas), les Camaro, Mustang, Shelby, ... Des engins à sensations, tant visuelles que mécaniques. Un muscle car, ça en jette, ça pousse fort, ça fait un bruit d'enfer. Eh bien, l'Avinton, c'est effectivement un engin qui répond à ces critères. Avec en plus, l'exclusivité, avec des choix d'équipements très haut de gamme, des pièces usinées magnifiques. De plus, la proposition de base (façon de parler) est largement personnalisable selon vos gouts et votre budget, avantage d'une construction artisanale.
Moteur !
Et quel moteur ! Un S&S américain de 1640 cm3. Une mécanique majestueuse dans une partie cycle à l'habillage volontairement minimaliste, afin que le moteur impressionne déjà à l’arrêt. Je passe sur les détails techniques, vous pourrez voir cela sur le site du constructeur en cliquant sur le lien au bas de l'article.
Action !
Après une présentation de la machine, Sébastien Maison me donne les conseils pour la prise en main. Il enfourche lui même une Avinton, et je le suis pour rejoindre le circuit routier de Montlhéry. Passage dans le tunnel sous la piste, je vois des flammes dans l'échappement de la machine de Sébastien lorsqu'il donne des coups de gaz. Le bruit est dantesque, les vibrations toniques. Nous empruntons un chemin de terre (!) pour accéder au routier.
Ca tourne !
Le routier de Montlhéry, ça tourne, ça monte, ça descend, on ne s'ennuie pas. Et surtout pas au guidon de l'Avinton. C'est vivant, il faut s'habituer à la chasse réduite qui rend le train avant assez vif. On a un énorme plaisir à sortir des virages sur le couple, le freinage est puissant et dosable. L'inertie du gros bicylindres se sent en entrée de virage, mais on s'y fait rapidement. Le pilote essayeur Avinton connait bien sa monture et sait vraiment s'en servir, je peine à le suivre dans les enchaînements de virages.
Fin du premier tour, échange de machines, afin de tester une configuration légèrement différente avec un guidon plus bas et un frein avant Beringer. C'est reparti pour un tour, je suis déjà plus à l'aise, nous enchainons les virages à bon rythme, enfin, je veux dire, à mon rythme ! Grosse accélération dans la ligne droite,ça reprend fort à chaque passage de vitesse.
Like a star
Une Avinton, c'est un peu comme une star, belle, fascinante, dont on devine pourtant que vivre au quotidien avec ne doit pas être de tout repos, sans compter le train de vie qui va avec. De fait, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, ça a l'air exclusif et ça l'est. Ce n'est pas un défaut, c'est un choix délibéré. Prévoyez simplement quelques euros dans votre budget pour une seconde moto, celle qui vous servira tous les jours. Gardez l'Avinton pour le plaisir, uniquement le plaisir, faites durer l'attente en ne l'utilisant pas tous les jours. Alors, vous retrouverez à chaque roulage, les sensations extraordinaires de tenir dans vos mains une star.
Rêve, mode d'emploi
Bon, voilà, j'ai un peu plus de 30 000 € dans ma poche (plus les quelques euros pour la seconde moto), je fais comment pour acheter mon Avinton ? Pas de soucis, j'appelle la manufacture à Sommières dans le sud, on prend rendez-vous. Ce n'est pas une obligation, mais pour ma part, je vais sur place afin de voir la fabrique, prendre le temps d'élaborer mon Avinton. Ensuite, pour la livraison, je peux me la faire livrer chez moi, avec une prise en main personnalisée, mais je préfère revenir à l'usine. Pour l'entretien courant, des ateliers triés sur le volet sont agréés, et pour des opérations plus importantes, la machine est rapatriée sur son lieu de naissance. Vous voyez, la vie est simple quand on a la chance d'accéder à l'univers Avinton, alors pourquoi s'en priver ? J'ai bien une idée de réponse, mais Noël approchant, laissez-moi rêver.